Comparatif de mutuelles d’entreprise

Choisir une mutuelle d’entreprise relève plus de l’utopie que de la réalité. Du moins pour les salariés. Car, si la mutuelle d’entreprise est désormais obligatoire depuis le 1er janvier 2016, ce sont bien les chefs d’entreprises qui devront effectuer ce choix. Les salariés, quant à eux, se doivent de souscrire sans contrepartie, et souvent sans jamais participer au choix de leur propre complémentaire santé. Certes, l’employeur prend en charge au moins 50 % des cotisations. C’est la loi. Mais pour le reste, vous devez payer une assurance qui, bien des fois, ne vous convient pas ou se révèle insuffisante. Alors, dans ces conditions, comment effectuer un comparatif de mutuelles d’entreprise ?

comparatif mutuelle d'entreprise - illustration Toutefois, si vous avez la chance de travailler dans une entreprise qui considère encore l’humain et qui sait faire appel à une démocratie réelle et directe, il se peut que vous ayez votre mot à dire dans le choix de votre couverture santé complémentaire obligatoire. Bien entendu, cela est possible seulement dans le cas où vous êtes déjà salarié de l’entreprise avant que le dispositif ne soit mis en place. Pour les autres, vous devrez vous contenter d’adhérer à la mutuelle groupe déjà choisie.

Autrement dit, ce texte est avant tout dirigé à l’attention des chefs d’entreprises, quelle qu’en soit la taille. Et dieu sait si la chose est compliquée, surtout lorsque l’on est chef d’une TPE, voire artisan ou commerçant, avec seulement un ou deux employés. Le nombre d’acteurs présents sur le marché de la mutuelle d’entreprise est impressionnant. Faire un comparatif de toutes les offres est purement impossible. Même les comparateurs les plus poussés ne peuvent prendre en compte toutes les subtilités des critères de choix. Néanmoins, nous pouvons vous délivrer quelques pistes qui vous permettront d’affiner et de sécuriser votre choix.

 

Vérifier la convention collective.

La première chose à faire est de jeter un œil sur la convention collective qui régit votre profession. Car certaines garantissent déjà une prestation minimale. Il est donc impératif de trouver une mutuelle qui prenne en compte ces considérations. Si vous ne savez pas où trouver votre convention collective, vous pouvez vous rendre sur le site de Légifrance. Là, vous serez dirigé vers votre convention collective. Il ne vous restera plus qu’à lire. Si des garanties minimales sont imposées, vous devrez impérativement les respecter. Sinon, vous pourrez souscrire le contrat que vous souhaitez signer. Ce dernier devant inclure, bien entendu, le panier minimal de soins.

Et, justement, parlons de ce point précis. Votre contrat doit être compatible avec l’ANI (Accord National Interprofessionnel) et, de préférence, étiqueté comme étant responsable. Rappelons que le panier minimal de soins permet la prise en charge de l’intégralité du ticket modérateur, la prise en charge de l’intégralité du forfait journalier hospitalier, un remboursement de 125 % au niveau dentaire et de 100 € tous les deux ans pour l’optique. Un contrat responsable, par exemple, permet l’exonération des cotisations sociales sur la part de cotisation à la mutuelle payée par l’employeur. Cela peut avoir son importance.

Autre point important, est-ce que le contrat que l’on vous propose permet la couverture des ayants droit ? Les conjoints, conjointes et enfants peuvent-ils être protégés par cette mutuelle d’entreprise ? Certains contrats ne le proposent pas. Mais si vous choisissez cette « option », vous devrez faire face à un autre questionnement : Prendrez-vous également en charge une partie des cotisations des ayants droit ? C’est un plus pour vos salariés, mais il faut également que les finances de votre entreprise le permette.

 

Venons-en aux garanties.

Le truc, normalement, c’est avant tout de questionner les salariés, en interne, pour savoir de quoi ils ont le plus besoin. A moins que vous ne vous limitiez au panier de soins minimal, les niveaux de garanties que vous choisirez doit normalement dépendre des besoins réels des salariés, puisque la chose est faite à leur attention. Prenez en compte les spécificités du travail qu’ils font dans l’entreprise, du niveau de dangerosité de certaines tâches, ou de l’apparition éventuelle et possible de troubles musculo-squelettiques par exemple. Comptez également sur les ayants droit pour affiner votre calcul. Si vous décidez que cette mutuelle doit les couvrir, songez qu’il y aura beaucoup d’enfants, et donc des besoins élevés en dentaire, voire en optique.

Ça, c’est pour la base, mais viennent ensuite les options possibles. Est-ce que votre contrat en prévoit ? La chose se pratique de plus en plus couramment. Les assureurs soumettent aux entreprises un socle commun à tous les salariés, puis, suggèrent quelques options auxquelles les salariés peuvent choisir d’adhérer, en plus du socle commun. Notez que ces options sont entièrement à la charge des salariés. C’est donc une solution intéressante, car elle intègre plus de souplesse, et laisse une part de libre arbitre au salarié cotisant quant au choix de sa propre protection santé.

Dans le même registre, vous pouvez créer des socles communs de votre entreprise entre les différentes catégories de personnel ; cadre et non cadre, mais également atelier et bureau, etc. Là encore, vous apportez de la souplesse et vous vous mettez bien plus en prise avec les réalités quotidiennes de vos employés. En agissant de la sorte, vous considérez réellement vos employés et vous vous approchez de leurs besoins réels.

comparatif mutuelle d'entreprise - socle commun

Les tarifs et la fiabilité de l’assureur.

Une fois ces sélections faites, il vous reste un dernier choix à faire. Et, à garanties égales, c’est le montant des cotisations qui décidera du vainqueur. Mais plus encore, la crédibilité de l’assureur. On ne vous demande pas de juger du commercial ou du technicien qui vous aura préparé le contrat, mais plutôt de la société en elle-même. Quel est son historique ? Pour quelle expérience ? Et, surtout, quelle est la réputation du service de gestion ? Car, une fois le contrat signé, c’est là que ça se jouera, au quotidien. Et le comparatif doit aussi pouvoir jouer sur ce point.

Faire un bon comparatif de mutuelles d’entreprise, c’est donc passer au crible toutes ces données, et procéder par élimination. L’idéal, c’est de ne garder que quelques propositions avant la décision finale. Et, la meilleure chose à faire, du moins dans un fonctionnement réellement démocratique, c’est de soumettre les finalistes aux salariés, et de procéder à un vote sur la meilleure formule. N’oubliez pas que cette protection santé complémentaire est avant tout sensée protéger les salariés de l’entreprise. Ils en paieront le prix, à la fois sur leur part de cotisation et sur leur feuille d’impôt, puisque la loi de finance 2014 indique que la part patronale est désormais considéré comme du revenu qu’il faudra déclarer. Il est donc tout à fait logique qu’ils participent à l’élaboration du dispositif.

Au final, la meilleure façon de choisir et d’effectuer un comparatif, c’est d’en discuter ensemble…